Burlesque EntrepriseJean Hervé Appéré

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L'Histoire du soldat

L’Histoire du soldat est une coproduction Les Tréteaux bleus, Burlesque-Entreprise, avec les soutiens de la ville de Versailles, de l’Accadémie internationale des Arts du Spectacle (A.I.D.A.S). Création Le Mois Molière 2026

L'Histoire du soldat est un mimodrame, composé par Igor Stravinsky en 1917 sur un texte de Charles-Ferdinand Ramuz, pour deux ou 3 comédiens (jouant tour à tour le Conteur, le Soldat, le Diable dans ses différents avatars et une princesse) et un ensemble de 7 instruments. Existe aussi une version pour piano, violon et clarinette ainsi qu’une version pour piano solo qui est celle que nous avons retenue.

Dans ses « Souvenirs sur Stravinsky » Ramuz écrit « Nous nous étions dit Stravinsky et moi : pourquoi alors ne pas faire simple ? pourquoi ne pas écrire ensemble une pièce qui puisse se passer d’une grande salle, d’un vaste public ; une pièce dont la musique (...) ne comporterait que peu d’instruments et n’aurait que deux ou trois personnages ? ».


L’ARGUMENT

D'inspiration faustienne, le texte reprend un vieux conte russe. C’est l’histoire d’un soldat qui, sur le chemin le ramenant au pays, rencontre le Diable qui lui propose un marché : son petit violon contre un livre permettant de prédire l'avenir. Le soldat accepte et suit alors le diable pour un détour de trois jours seulement. Quand il revient dans son village, personne ne le reconnaît, ni sa mère, ni sa fiancée, qui s'est mariée entre temps. Au lieu de trois jours, le séjour avec le diable a duré trois longues années (nous sommes alors dans la troisième année de la première guerre mondiale). Le soldat, devenu richissime grâce au livre mais n'en devenant pas plus heureux, joue aux cartes avec le Diable et mise toute sa fortune contre son petit violon. Ayant récupéré son instrument, il gagne le cœur d’une « princesse » qui se mourrait de langueur. Une fois mariés, Le soldat veut présenter son village à son épouse et, comme ils quittent le royaume, on entend une marche sarcastique : le Diable triomphe-t-il et emporte-t-il le Soldat pour toujours ?

Si L'Histoire du soldat est une évocation de la grande guerre, du destin du soldat, elle est aussi une allégorie du temps qui nous échappe, de la mort qui nous guette et contre lesquels ni le pouvoir ni l'argent ne peuvent rien et que seuls l'amour et l´art peuvent conjurer. Le texte est empreint d’une poésie savoureuse qui nous parle d’aujourd’hui à travers une époque toute autant troublée que la nôtre.


LA MUSIQUE

Stravinsky puise son inspiration dans les spectacles de rue et de cirque ambulant et s’amuse à détourner des musiques en vogue à l’époque en faisant appel au ragtime, au tango, à la valse et... au jazz... D’autres œuvres influencées par le jazz suivront, notamment Ragtime pour 11 instruments (1918) et Piano Rag Music (1919), pièce qui poursuit l’exploration « satanique » du jazz, entreprise dans l’Histoire du Soldat et Ragtime. Pour cette raison et afin aussi de présenter ce texte et cette musique au plus grand nombre et les sortir d’une certaine confidentialité élitiste, la version choisie est celle pour piano solo qui restitue à la fois l’émotion et la richesse rythmique de l’oeuvre.


Le jeu utilisera toutes les formes de narration possibles, conte, dialogues, masque, mime, marionnettes, danse etc... Si le soldat est toujours interprété par Claude Gisbert et la Princesse par une marionnette grandeur nature, le conteur comme le Diable seront en grande partie incarnés par Mastoc. 

Le soldat comme le conteur et le diable ne se référeront pas à une époque précise et les costumes comme les accessoires seront intemporels, afin de laisser une certaine distance par rapport à la guerre de 14-18 comme pour les guerres contemporaines.


Les différents masques pour représenter le diable seront ceux de la commedia dell’arte en sachant que ces masques, qui trouvent leur origine dans le carnaval, étaient censés représenter justement le diable.

Ce spectacle fantastique se veut tout public à partir de 6 ans. La guerre comme le triomphe du Diable sont suffisamment stylisés, et par la langue de Ramuz et par la musique de Stravinsky, pour laisser le destin de ce soldat et la fin de cette histoire au choix du spectateur : mort ou amour auquel cas le diable tambourinerait en vain sa vengeance. 


Si L'Histoire du soldat évoque la guerre de 1914, il n'en demeure pas moins une farce délirante et joyeuse, aux rebondissements jubilatoires et parfois terriblement émouvants... en un mot... burlesque.




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